La fabrique du commun : une semaine d’ouverture pour apprendre à collaborer, faire valoir l’intelligence collective et fabriquer un commun

Pour créer une cohésion sociale au sein du cycle Bachelor, les élèves sont sensibilisés à « l’ouverture » sous toutes ses formes


« En entreprise, ces managers en devenir seront amenés à travailler ensemble sur des projets », rapporte Audrey Stavrevitch, professeure de français à l'Institut Mines-Télécom Business School. Alors, pour mettre les élèves de première année du cycle Bachelor d’IMT-BS dans des situations de collaborations et pour faire valoir l’intelligence collective1, Audrey Stavrevitch et sa collègue Sophie Sousa, enseignante de Français Langue Étrangère (FLE), ont mis en place la semaine d’ouverture, autrement intitulée « La fabrique du commun ». 
Ce dispositif a pour autre objectif de créer une cohésion dans le groupe, scindé en deux le reste de l’année, et de faciliter la confiance des élèves les uns envers les autres. « Comme ils s'apprêtent à passer trois ans ensemble, il est mieux d’apprendre à se connaître », complète l’enseignante. 

« L’enseignement secondaire jusqu’au lycée est souvent compétitif et individualiste. Avec “La fabrique du commun”, nous voulons sensibiliser les élèves à une autre manière de fonctionner et à travailler ensemble » (Audrey Stavrevitch) 

Cette semaine d’ouverture se tient généralement en janvier, sur un volume horaire de 20 h. A travers les différents ateliers mis en place, le dispositif consiste à faire travailler des compétences inhabituelles pour les élèves : la sensorialité, l’éloquence, la collaboration, la communication non-verbale, la prise de parole en public ou l’introspection sur ses propres biais. « Le tout est basé sur la pédagogie expérientielle2 : il n’y a pas de démonstration mais il s’agit de faire vivre quelque chose aux étudiants et étudiantes », insiste Audrey Stavrevitch.

« La sensorialité des apprentissages me semble importante et pas assez présente dans le système éducatif français. Alors certaines activités impliquent le corps et nos sens, quand d’autres passent par l’esprit et la parole » (Audrey Stavrevitch)

Cette semaine est aussi une occasion d’élargir les horizons culturels des élèves, notamment grâce au théâtre par exemple. « Nos étudiants et étudiantes viennent de milieux sociaux très variés. La semaine est aussi l’occasion de les ouvrir à des milieux culturels et géographiques qu’ils n’ont pas l’habitude de fréquenter », décrit-elle. 

Depuis 2 ans que ce dispositif est mis en place, les retours des élèves face à cette semaine sont très positifs. Ils décrivent cette expérience comme enrichissante et apprécient la non-conventionalité et la diversité des ateliers. D’ailleurs, à la suite de ces 5 jours, la cohésion des promotions s'est trouvée renforcée. 

C’est pourquoi Sophie Sousa et Audrey Stavrevitch pensent désormais à la dissémination. « J’aimerais désormais qu’on présente ce dispositif lors du séminaire inter-écoles de l’IMT afin d’avoir un regard des autres campus », espère cette dernière. Et, pourquoi pas, que d’autres écoles s’en inspirent pour leurs promotions. 

Notons enfin que le commun et l’ouverture sont pris en compte à toutes les strates de ce projet puisque l’équipe pédagogique elle-même est issue de plusieurs départements d’IMT-BS, et tresse une ouverture en mobilisant des comédiens et des formateurs en prise de parole. « Ce tissage renforce la cohérence du projet », soutient l’enseignante. 



1 Intelligence collective est la capacité d’un groupe à résoudre plus efficacement un problème que lorsque chacun de ses individus est isolé
2 Pédagogie expérientielle est caractérisée par des méthodes permettant l’acquisition de compétences par la pratique directe